Trois-Rivières - Après avoir consacré quelque 30 années au patinage de vitesse courte piste, d'abord en tant qu'athlète puis comme entraîneure, Josée Bédard a décidé detourner la page.
Le 31 mars dernier, elle a accompagné ses athlètes de Saint-Tite pour une dernière compétition avant de remettre sa démission officiellement.
"Certains jeunes l'ont mal pris, admet-elle. Je suivais certains d'entre eux depuis quatre ans, mais je sentais que je n'avais plus autant de passion pour coacher. Ça ne me tentait pas que les jeunes vivent avec un coach démotivée, alors j'ai préféré me retirer."Sa décision, assure-t-elle, a été longuement mûrie. "Ça fait longtemps que j'y pensais. Quand Justine (L'Heureux) est partie, et quand Éric a pris sa retraite, ils m'ont rapproché de la mienne en même temps, explique-t-elle. Ça fait vraiment longtemps que je suis dans le patin, ça fait partie de ma vie, mais j'avais le goût de profiter davantage de mes fins de semaine. Ça fait tellement longtemps que je pense aux jeunes que, là, je veux penser à moi. Les voyages à l'extérieur à toutes les fins de semaine pour les compétitions, ça m'a un peu usée. Ça va être agréable de ne pas planifier un seul week-end par mois avec mon conjoint." Malgré tout, elle compte garder un certain lien avec le club de Saint-Tite, et son successeur, Dave Paquin.
"Je ne voulais pas les laisser dans le trouble non plus. Quand Dave est arrivé et qu'il s'est offert de prendre la relève, j'étais bien contente. Je vais continuer à le supporter au début, mais je n'irai pas sur la glace, prévoit-elle. Dans un sens, ça tombe bien parce que la relève est jeune au club: ils vont pouvoir grandir avec un nouvel entraîneur."Bédard n'entend pas, non plus, couper les ponts avec les patineurs qu'elle dirige depuis quelques années.
"Je vais continuer à les suivre à distance, comme j'ai fait avec Éric etJustine. En plus, les jeunes savent qu'ils peuvent toujours m'appeler pour avoir des conseils. Aussi, je reste ouverte à donner de mon expertise à ceux qui vont en avoir besoin, en agissant comme bénévole lors des compétitions, par exemple."La patinoire olympique.
Ironiquement, sa retraite survient alors que la région sera bientôt dotée de deux patinoires de dimension olympique, un équipement pour lequel elle se bat depuis plusieurs années.
"Au moins, on ne se sera pas battus pour rien! se réjouit-elle. Je pense que j'ai fait ma part: les deux clubs sont en santé et j'ai pu les amener jusque-là. J'ai l'impression d'avoir remis ce que j'avais reçu. " Mais pourra-t-elle, après près de 30 ans, rester vraiment éloignée de son sport? "J'ai assez hâte de voir! avoue-t-elle. Peut-être que je vais le regretter. Quand la saison va commencer, je m'attends à trouver ça dur, certaines fins de semaine. Mais j'ai mon commerce à la maison, qui va super bien. Peut-être que mon travail va se charger de me faire faire la transition." "Pour les gens dans le monde du patin, reprend-elle, c'était inconcevable que j'arrête si jeune. Mais ça fait vraiment longtemps que je suis dans ce milieu-là. Je veux faire des choses pour moi, c'est ça le but."Ceci dit, Josée Bédard n'écarte pas un retour éventuel.
"Le patin de vitesse, j'ai été élevée là-dedans. Je suis bien sereine avec la décision que j'ai prise, mais je ne ferme pas la portecomplètement...", conclut-elle.© 2007 Le Nouvelliste. Tous droits réservés.
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