SHERBROOKE - Line Grégoire n'est pas la directrice générale de La Capitale Estrie. Elle est le coach de cette équipe. Elle est leur Scotty Bowman ou leur Jacques Demers si on veut faire une référence à ses modèles, à ses idoles. Dans un groupe, elle sera toujours celle qui veut amener chacun à repousser ses limites, à faire mieux et davantage.
Il est effectivement impossible de parler de cette femme sans établir un parallèle avec le sport, sans faire référence aux athlètes et au dépassement de soi. Line Grégoire est une gagnante.
Déjà, au secondaire, au pensionnat, si elle était la plus petite joueuse de l'équipe de basketball, elle était la plus grande dans sa tête. Elle ne donnait jamais sa place sur le plancher du gymnase.
Plus tard, sur le marché du travail, d'abord comme secrétaire, puis comme secrétaire juridique et, par la suite, comme agente et courtière en immeubles, elle a toujours pensé en athlète. Plus fort, plus loin, plus haut.
"Mes modèles ne sont pas les meilleurs vendeurs du monde ou les meilleurs gestionnaires. Mes modèles sont des sportifs. Un athlète ne se contentera jamais. Il ne dira pas: maintenant que j'ai gagné la médaille d'or, je vais aller m'asseoir chez moi. Un sportif est un persévérant, un gagnant. C'est quelqu'un qui va tout faire pour réussir. Ils sont comme ça dans le sport et ils sont comme ça dans la vie. Ils vont au bout de leurs capacités. On a tellement à apprendre à observer un jeune qui veut apprendre un sport", explique-t-elle.Et, rajoute-t-elle, il n'est pas nécessaire de puiser ses exemples bien loin. On peut trouver d'excellents modèles, ici même, dans la région de Sherbrooke.
"Ici, à Sherbrooke, il y a par exemple Diane Roy (athlète en fauteuil roulant). On a aussi Jacques Martin (lancer du poids et du javelot paralympique). Deux grands athlètes. Ils n'ont pas été gâtés par la vie mais ils se lèvent à tous les jours et vont à leur entraînement. Ils travaillent fort. Nous sommes entourés de gens comme ça, de jeunes qui pratiquent des sports et qui multiplient les efforts pour apprendre et pour réussir. Prenez aussi Mathieu Turcotte (patineur de vitesse). C'est un beau modèle pour Sherbrooke... Moi, quand je croise Diane Roy, je luis dis qu'elle est mon idole et elle pense que je la taquine. Mais si elle savait combien je le pense..."
"Je pense que j'aurais fait un bon coach de sportifs. Dans le fond, j'ai manqué ma vocation. Si j'avais à me recycler, je serais coach", lance-t-elle.Un jour, on l'a approchée pour qu'elle achète des billets pour un gala de financement au profit de Mathieu Turcotte. Elle devait acheter les places à la table de Marc Gagnon, le champion de patinage de vitesse, une autre de ses idoles. Elle a dit oui mais a posé ses conditions: qu'on lui trouve deux jeunes espoirs en patinage de vitesse et dont les parents n'auraient pas les moyens de leur payer ces billets.
"Deux garçons de Bromptonville, deux frères, ont pu ainsi s'asseoir avec Marc Gagnon. Il fallait voir la magie dans leurs yeux, ce soir-là. J'étais remboursée au centuple. C'était merveilleux. Marc Gagnon a été très généreux de son temps. Marc Gagnon est une autre personne à qui on n'aurait jamais prédit une telle carrière d'athlète. Quand il était jeune, il avait un problème aux jambes. Et regardez ce qu'il est devenu. Moi, il m'a toujours inspirée."Durant quelques années, elle s'est impliquée auprès de l'organisme de prévention du suicide J.E.V.I. et pour la Maison Le Point tournant, une ressource pour les femmes aux prises avec des problèmes d'alcool, de jeux, de drogues ou de promiscuité. Aujourd'hui, Line Grégoire songe à reprendre du service. Et si elle fait, ce sera auprès des jeunes en difficulté.
"Nous ne sommes pas des chats. Nous n'avons pas neuf vies. Nous n'en n'avons qu'une. Essayons donc de la vivre comme il faut, avec passion. Mon émission à la radio s'intitule La passion des maisons. On aurait pu dire La passion tout court et ça aurait fait pareil. Je pense effectivement que je suis une passionnée!"
"J'aurais le goût de prendre les jeunes et de leur dire: hey, que fais-tu de ta vie? Moi, je suis chanceuse. Très jeune, j'avais le goût de réussir ma vie. Ma vie n'a pas été offerte sur un plateau d'argent. J'ai dû travailler fort pour faire ce que j'ai fait. Je veux faire quelque chose pour amener les jeunes à se découvrir des passions et à mordre dans la vie."© 2007 La Tribune (Sherbrooke, Qc). Tous droits réservés.
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